ETUDE SUR L'E CIGARETTE
Source : WIKIPEDIA / 8.2014
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La cigarette électronique (ou e-cigarette) est un dispositif électromécanique ou électronique générant un aérosol destiné à être inhalé. Elle produit une « vapeur » ou « fumée artificielle » ressemblant visuellement à la fumée produite par la combustion du tabac.Cette vapeur peut être aromatisée — arôme de tabac blond, brun, de fruits, etc. — et contenir ou non de la nicotine. À la différence de la fumée produite par une cigarette traditionnelle, cette vapeur n'a pas l'odeur du tabac et, selon les premières études scientifiques, contient des quantités de particules et substances cancérigènes ou toxiques beaucoup plus faibles que cette dernière . Elle est parfois présentée comme une alternative moins nocive au tabac ou comme un substitut pour l'arrêt du tabagisme. Son usage est néanmoins controversé.
Terminologie
Le dispositif est communément désigné par « cigarette électronique » ou « e-cigarette » ou « e-cig », car il rappelle la forme et l'usage de la véritable cigarette et sa fumée. Le terme « électronique » ou « e-» est un élément de marketing inventé en 2005 pour des dispositifs qui ne comportaient à l'époque pas d'éléments électroniques, ni microprocesseur. Fin 2013, la plupart des dispositifs sont électroniques, d'une complexité allant de simples mécanismes de protection à des modèles sophistiqués, avec variateur de tension ou de puissance, décompte des bouffées, écran, communication avec ordinateur, etc.
Quand elles ont la forme d'un cigare ou d'une pipe, elles peuvent alors aussi être nommées « cigare électronique » ou « pipe électronique », également appelée e-pipe ou epipe. Toutefois elles peuvent prendre des formes plus originales.
Les utilisateurs de cigarettes électroniques préfèrent souvent le terme « vapoter » ou « vaper » (dérivé du mot « vapeur ») au lieu de « fumer » et se désignent non plus comme des fumeurs mais comme des « vapoteurs ». De même, afin d'éviter l'assimilation aux produits du tabac, les vapoteurs nomment l'appareil vaporisateur personnel ou vapoteuse.
Les termes cigarette électronique, vapoter et vapoteur/vapoteuse ont été inclus dans l'édition 2015 du Petit Larousse et du Petit Robert.
Historique
Le concept d'une cigarette électronique est élaboré par Herbert A. Gilbert en 1963, avec un brevet déposé en 1965 présentant le schéma d'une cigarette électronique
« remplaçant le tabac et le papier par de l’air chauffé et aromatisé ». Gilbert fut approché par des sociétés souhaitant fabriquer cette cigarette, mais son invention ne fut jamais commercialisée.
Le premier dispositif rendu public destiné à simuler l'utilisation d'une vraie cigarette a été réalisé en 2003 par Hon Lik, un ancien pharmacien et ingénieur chinois qui a déposé en 2005 un brevet pour une « cigarette sans fumée à pulvérisation électronique ». Toutefois, ce premier dispositif exploite alors la technologie de nébulisation par ultrason. Hon Lik s'est ensuite associé à la société Golden Dragon Holdings pour commercialiser sa cigarette électronique en Chine en 2004. En novembre 2007, la Golden Dragon Holdings a changé le nom de l'entreprise en Ruyan (如烟), qui signifie « comme une cigarette » en chinois. Le nom change de nouveau en août 2010 en Dragonite International Limited.
La technologie de vaporisation par résistance chauffante, seule technologie commercialisée pour les cigarettes électroniques actuellement, a été inventée et brevetée vers 2009 par le chinois David Yunqiang Xiu (修运强) avec son « Electronic Nicotine Delivery System (ENDS) ».
Les cigarettes électroniques sont pour la plupart fabriquées en Chine, dans diverses usines des villes de Shenzhen et Hong Kong. Les revendeurs du monde entier sélectionnent leurs produits via des intermédiaires sur place et se font livrer les kits tout prêts, ou achètent les divers éléments et font eux-mêmes le conditionnement des kits. Certains gros revendeurs louent des ateliers au sein des usines de production ou possèdent des ateliers de montage sur place. Il existe également des modèles développés et fabriqués en petites séries en Europe et en Amérique.
Principes généraux
Le principe d'une cigarette électronique consiste à produire un aérosol imitant la fumée de tabac. La technique la plus courante consiste à chauffer le liquide (dit e-liquide ou « liquide à vapoter »), qui a la propriété de s'évaporer à une température proche de 50 °C par l'intermédiaire d'une résistance chauffante, appelée « atomiseur ».
L'utilisateur doit enclencher le chauffage de la résistance, le liquide chauffe, se vaporise et produit un aérosol que l'utilisateur peut alors inhaler.
L'activation du chauffage de la résistance peut être soit manuel (l'utilisateur appuie sur un interrupteur), soit automatique (un dispositif électromécanique placé dans la cigarette électronique détecte l'aspiration de l'utilisateur et active aussitôt la résistance).
L'aérosol (brouillard de micro-gouttelettes) constitue un nuage blanc rappelant la fumée des véritables cigarettes, peu odorant. Cette « vapeur » visible disparait rapidement (demi-vie dans l'atmosphère d'environ onze secondes avec du liquide au propylène glycol), principalement par évaporation.
Éléments d'une cigarette électronique
Il existe un grand nombre de modèles de tailles, de capacités, de formes, de contenus, d’accessoires et de marques. Depuis les cigarettes électronique jetables ou les premiers modèles qui cherchaient souvent la ressemblance avec les cigarettes traditionnelles jusqu'aux derniers modèles dont l'apparence peut s'éloigner fortement des références au tabac.
Une cigarette électronique est constituée des éléments principaux suivants :
* une batterie ;
* un atomiseur ;
* un réservoir ;
* du liquide.
Batterie
La batterie est constituée d'un accumulateur dans un bloc et équipé d'un module électronique de régulation et de protection. Lorsque cet ensemble est démontable, on parle alors de mod. Les accumulateurs pour cigarettes électroniques sont actuellement presque exclusivement de technologie lithium-ion.
Atomiseur
L'atomiseur est la partie qui a pour fonction de chauffer le liquide afin de générer l'aérosol.
Les atomiseurs, cartomiseurs et clearomiseurs contiennent un fil résistif en Nichrome, en Kanthal (en) ou en Inox, qui entoure une mèche qui peut être en fibre de silice, en coton ou en grille de tamis fin (mesh en anglais) et/ou qui est entouré par une bourre. La mèche ou bourre ont pour fonction de stocker le liquide et de l'amener par capillarité à la résistance pour qu'il soit chauffé et vaporisé.
Quand l'atomiseur et la cartouche sont indissociables et ne forment qu'un seul composant, ce dernier est nommé « cartomiseur » (contraction des mots « cartouche » et « atomiseur ») ou cartouche à atomiseur intégré. Les cartomiseurs alimentent en liquide l'atomiseur par l'intermédiaire d'une bourre.
Lorsque l'alimentation est assurée à l'aide d'un système à mèches, on parle de
« clearomiseur », équipé en général d'un réservoir en tout ou partie transparent. Le système de mèche est situé soit en haut pour des vapeurs qui seront tiède à chaude, soit en bas pour des vapeurs qui seront froide à tiède.
Les atomiseurs sont des consommables dont la durée de vie varie énormément suivant le modèle, l'utilisation et le type de liquide. Certains modèles permettent de ne changer que la partie contenant la résistance lorsqu'elle est trop encrassée, afin de ne pas jeter le reste du corps de l'atomiseur.
Il existe également une famille d'atomiseurs dits reconstructibles qui permettent à l'utilisateur de configurer lui-même ses résistances chauffantes et ses mèches.
Un dispositif de régulation du flux d'air peut être également intégré à l'atomiseur.
Réservoir
C'est la partie contenant le liquide, généralement cylindrique. Elle est en plastique, en verre ou en en métal et se présente soit sous la forme d'une cartouche pré-remplie à usage unique, soit sous celle d'un réservoir à remplir, par le haut ou par le bas.
Il existe trois types de réservoirs : ceux à bourre, ceux sans bourre, dits réservoirs tank', et les atomiseurs secs (dripping atomizers) dans lequel le liquide n'est stocké que dans la mèche.
Le réservoir possède deux ouvertures : une entrée d'air et une sortie pour la vapeur.
La sortie peut être équipée d'un embout buccal interchangeable (drip tip en anglais).
E-liquides
Ils se composent :
- d'un mélange à base de propylène glycol (PG) et/ou de glycérine végétale (VG), additionné quelquefois d'alcool et/ou d'eau.
- d'arômes, généralement issus de l'industrie alimentaire ;
- de nicotine à des taux variables, en général de 0 à 3,6 % - soit 0 à 36 mg/ml
Certains utilisateurs procèdent eux-mêmes à l'assemblage des différents éléments de base pour composer leurs propres liquides, on parle alors de DIY (do it yourself, faites-le vous-même).
Les liquides sont vendus le plus souvent dans des flacons en plastique de 10 ml à 50 ml. Ils existent quelquefois sous forme de gels.
Les concentrations en nicotine sont indiquées sur le flacon de liquide ou sur la cartouche quand elle est préremplie, parfois avec l'abréviation « mg » (au lieu de « mg/mL »). La sensation de picotement dans la gorge et la bouche, provoquée par la nicotine, est appelée « hit » par les utilisateurs de cigarette électronique. C'est l'abréviation de l'expression en anglais : throat hit.
De très nombreuses saveurs sont disponibles (tabacs, fruits, boissons, desserts, etc.).
Utilisateurs
Début 2014 est publié par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies le rapport ETINCEL - prévalence, comportements d’achat et d’usage, motivations des utilisateurs de la cigarette électronique. Les utilisateurs réguliers y sont évalués de 1,1 à 1,9 million et il y est noté que « tous les vapoteurs réguliers sont ou ont été fumeurs : la cigarette électronique semble ainsi constituer, du moins pour le moment, plutôt une solution de sortie du tabagisme qu’une « porte d’entrée » ».
Aspects sanitaires : Recommandations
En France, dans un avis de 2011, l'AFSSAPS recommande de ne pas utiliser la cigarette électronique en raison de la toxicité de la nicotine par voie cutanée ou par voie orale, pouvant être grave notamment chez les enfants, et du risque de dépendance primaire, lié également à la nicotine.
Dans le monde
En 2013, l'Organisation mondiale de la santé recommande de ne pas recourir à ce type de produit étant donné l'insuffisance de démonstration d'efficacité et de sécurité et le risque de développer une dépendance à la nicotine chez les non-fumeurs. En 2014, elle confirme sa préoccupation et recommande d'interdire la cigarette électronique aux mineurs et le vapotage dans les espaces publics fermés.
Toxicité
Généralités
Les premières études scientifiques sur la cigarette électronique sont apparues vers 2009. Faute d'études suffisantes, les avis des experts et autorités publiques étaient basés essentiellement sur un principe de précaution, les stratégies publiques de lutte contre le tabagisme et les risques connus de dépendance à la nicotine.
Une synthèse sur l'efficacité et la toxicité de la cigarette électronique a été publiée en 2010-2011 dans le Journal of Public Health Policy (en) par Michael Siegel et al., de la Boston University School of Public Health (BUSPH) et conclut que :
- la cigarette électronique contient peu ou pas de produits chimiques susceptibles de présenter des risques sérieux pour la santé. De plus les quantités sont bien moindres que dans une cigarette classique, tant pour les toxiques que pour les substances cancérigènes;
- les données actuelles indiquent que les cigarettes électroniques sont moins nocives que les cigarettes ordinaires et comparables, en termes de toxicité, avec les spécialités pharmaceutiques contenant de la nicotine (timbres, gommes, inhalateurs) ;
- les cigarettes électroniques pourraient être efficaces contre l'envie de fumer, surtout parce qu'elles simulent l'acte de fumer une véritable cigarette ;
- ce dispositif pourrait se révéler supérieur en efficacité aux autres méthodes d'auto-administration de la nicotine parce que les stimuli associés à l'acte de fumer ont un effet durable contre les symptômes du sevrage.
En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) souligne dans un avis datant du mois de mai 2011, outre la toxicité de la nicotine : « concernant le risque de toxicité des solvants utilisés dans les cigarettes électroniques, en particulier le propylène glycol, il est difficile de se prononcer en raison de l’absence de données qualitatives et quantitatives suffisantes. À ce jour, aucun effet indésirable ou cas d’intoxication en lien avec la présence de ces solvants dans les cigarettes électroniques n’a été rapporté. »
Les études scientifiques deviennent plus nombreuses à partir de 2012-2013 ; elles confirment progressivement que l'utilisation de la cigarette électronique n'est pas totalement inoffensive pour l'organisme humain, mais aussi que la vapeur de cigarette électronique est nettement moins toxique pour l'organisme que la fumée du tabac.
En septembre 2013, dans un article publié dans la revue 60 millions de consommateurs, des tests menés sur une dizaine de modèles de cigarettes électroniques ont décelé la présence de molécules cancérigènes en quantité significative comme le formaldéhyde, l'acroléine ou l'acétaldéhyde23. Cette étude, largement reprise par la presse française et internationale, a été très critiquée « à la fois pour ses zones d’ombre, ses failles méthodologiques et ses extrapolations sanitaires dramatisées et quelque peu racoleuses»
En avril 2014, l'émission de télévision suisse « À bon entendeur » de la chaîne RTS fait procéder à une série de tests comparatifs par le laboratoire CERTECH en Belgique : les résultats et conclusions des analyses mettent en évidence la pluralité des substances chimiques potentiellement toxiques induites par l'inhalation (directe ou indirecte) ou vapotage.
Nicotine
Article détaillé : Nicotine.
Absorption accidentelle
La nicotine est toxique, classée substance « très dangereuse » (classe Ib) par l’OMS et le règlement européen 1272/2008 relatif aux substances dangereuses qui prescrit l’étiquetage suivant pour les préparations contenant plus de 0,1% m/m de nicotine (soit approximativement 1 mg/ml) : « mortel par contact cutané » et « toxique en cas d’ingestion». La dose létale médiane (DL50, dose entrainant 50% de décès) est estimée chez l'homme de 0,5 à 1 mg par kilogramme. Pour un être humain adulte, cela représente 50 mg en moyenne (0,5–1 mg·kg-1). Une source indique que la dose létale pour l'être humain s'élève à 60 mg. En 2013, une analyse critique indique que la dose létale par ingestion pour l'être humain plus probablement de l'ordre de 500 mg à 1 gramme.
L'ingestion accidentelle par des enfants de liquides de recharge contenant de la nicotine peut être mortelle. Ainsi, l'Organisation mondiale de la santé confirme en 2013 que par exemple, si un enfant pesant 30 kilos absorbe la totalité du contenu d'une cartouche de liquide électronique dosé à 24 mg de nicotine par ml, cela peut provoquer une intoxication aiguë à la nicotine qui serait le plus susceptible de causer sa mort. Ainsi, l'absorption de 6 gommes à mâcher à 4 mg de nicotine par un jeune enfant, atteint le même seuil critique.
Propylène glycol
Le propylène glycol n'est pas considéré comme un produit toxique pour l'homme. Il est utilisé, depuis les années 1950 comme composé chimique pour l'administration de médicaments pulvérisés ; par exemple, dans les inhalateurs et les nébuliseurs pour l'asthme. Les aérosols de propylène glycol ont un puissant pouvoir antibactérien et antiviral.
Les études et données connues permettent à des organismes de santé publique (FDA, EPA, NTP, ATSDR, INRS) de faire des conclusions identiques, à savoir que les différents composés du propylène glycol présentent « un très faible risque pour la santé humaine ». Lors d'expérimentation sur les animaux par ingestion ou inhalation (2011), le propylène glycol s'est révélé « peu toxique en exposition répétée ou prolongée ». Selon une étude d'avril 2013, aucun des propylènes glycols n’a présenté des preuves de « toxicité cancérigène, mutagène ou potentiellement reproductive chez l'homme ».
Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) inclut ainsi le propylène glycol dans sa liste des « substances généralement reconnues comme inoffensives » (Generally recognized as safe, GRAS).
Glycérol et ses dérivés
Le glycérol (glycérine végétale ou synthétisée) est souvent utilisé comme complément (à 10-20%) au propylène glycol. Ce composé n'est pas considéré comme toxique ; c'est un additif très largement utilisé dans les préparations alimentaires (E422), les cosmétiques, les savons et détergents, les produits pharmaceutiques, comme des gommes à mâcher à la nicotine, vendues sur prescription médicale dans certains pays. L'inhalation répétée et prolongée d'aérosols de glycérine par des animaux n'a révélé aucune toxicité.
Dans le cas de la cigarette électronique, la glycérine ne devrait pas produire de gaz toxique appelé acroléine car cela nécessite d'atteindre une température d'au moins 250 °C. Mais cette température peut probablement être rencontrée dans certaines conditions puisque la présence d'acroléine a été détectée à très faible dose (de 0,07 à 4,19 micro-grammes pour 15 inhalations) dans la vapeur de cigarettes électroniques. Cette teneur reste en proportion environ quatre fois moindre que dans la fumée d'une vraie cigarette; toutefois cette étude ne démontre pas la toxicité de ce composé pour l'être humain à ce taux réduit d'acroléine, provoqué par certaines cigarettes électroniques.
Nitrosamines
Les nitrosamines, principaux agents cancérigènes contenus dans le tabac, n'ont été détectés dans les liquides à vapoter qu'à l'état de traces, à des taux équivalents à ceux des substituts nicotiniques tels que les patches ou gommes à la nicotine et qui sont 500 fois moindres que ceux que l'on retrouve dans les véritables cigarettes1.
Particules métalliques
Une étude américaine publiée en 2013 a montré la présence de traces de particules métalliques dans l'aérosol de certaines cigarettes électroniques jetables qui pourraient provenir des différents composants de la cigarette électronique, de l'environnement de production (usines) ou bien des liquides à vapoter. La réglementation de la commercialisation de la cigarette électronique est parfois proposée comme un moyen de limiter ces risques sanitaires issus de la production :marquage CE, Directive RoHS, classification comme dispositif médical, production des liquides par des laboratoires pharmaceutiques, etc.
Sevrage tabagique
La première étude interventionnelle concernant la cigarette électronique est une étude de supériorité qui ne permet pas de conclure quant à une éventuelle supériorité vis-à-vis d'une cigarette électronique sans nicotine dite placebo ou sur le timbre transdermique de nicotine.
Plusieurs études suggèrent un rôle favorable pour le sevrage partiel ou complet du tabagisme. Elles sont cependant d'un niveau de preuve jugé insuffisant car essentiellement observationnelles, non comparatives ou portant sur un faible nombre de fumeurs. Ainsi, la réduction du tabagisme pourrait atteindre la moitié des patients qui se sont mis à la cigarette électronique sans intention de s'arrêter de fumer. Des résultats comparables sont retrouvés dans d'autres enquêtes, dont une, française qui montre une diminution du tabagisme chez 72 % des vapoteurs avec 11 % d'arrêt. En outre, il serait attendu une réduction de la fréquence des symptômes rapportés.
Effet sur l'entourage
Incitation à la consommation de tabac
La promotion de la cigarette électronique et son usage dans les lieux publics sont parfois soupçonnés de faire indirectement la promotion de la consommation du tabac. Selon certaines opinions, la cigarette électronique favoriserait notamment l'initiation des jeunes à la consommation du tabac ; cette considération est une simple hypothèse, sans étude scientifique pour la corroborer.
Pour Joseph Osman, président de l'Office français de lutte contre le tabagisme, elle risque d'être un moyen pour les jeunes de s'initier au tabagisme. En 2012, l'enquête Paris sans tabac portant sur 3409 collégiens et lycéens de 12 à 19 ans en a recensé 277 qui ont utilisé au moins une fois la cigarette électronique. Parmi ceux-ci, dans la tranche de 12 à 14 ans, 6,4 % ont essayé au moins une fois la cigarette électronique dont les deux tiers étaient non-fumeurs. Cette même enquête réalisée en 2014 amène le professeur Dautzenberg à déclarer que « la cigarette électronique ne pousse pas les jeunes dans les bras du tabac, bien au contraire ».
Dans son avis du 23 avril 2014 le Haut Conseil de la Santé publique exprime sa principale mise en garde concernant "le risque d’entrée en addiction nicotinique des adolescents et leur détournement vers le tabagisme".
Selon l’association ASH dans un document, les statistiques montrent qu'une incitation de tabagisme pour les plus jeunes n'est cependant pas avérée au Royaume-Uni.
Toxicité du vapotage passif
Malgré le peu de recul et d'études scientifiques sur le sujet, il est estimé que l'utilisation de la cigarette électronique ne provoque aucun risque comparable autabagisme passif de la fumée du tabac. Toutefois, l'émission dans l'air d'aérosols et de composés organiques volatils, tels que le Propylène glycol, des arômes, et la nicotine lors de l'utilisation de la cigarette électronique en intérieur, est une nouvelle source de composés organiques volatils et de particules ultra-fines/fines dans l'environnement intérieur.
Sur la base d'une revue des études scientifiques existantes, le rapport de l'Office français de prévention du tabagisme (OFT) conclut que « même dans les conditions les plus extrêmes, on ne peut atteindre des niveaux réputés toxiques dans une pièce où est utilisée l’e-cigarette. »
Statut légal
L'application à la cigarette électronique des lois et règlements interdisant de fumer dans les espaces publics (ou les lieux de travail) est l'objet de controverses et de variations selon les pays. L'usage de la cigarette électronique est considéré par certaines associations et organismes comme relevant déjà des lois existantes, comme une normalisation ou une incitation à l'acte de fumer et donc une promotion du tabac et doit donc être interdit pour ces raisons dans les lieux publics. Pour d'autres spécialistes, interdire complètement la cigarette électronique dans les lieux publics ou lieux de travail est disproportionné et engendre des problèmes pour les anciens fumeurs, en les forçant à utiliser leur cigarette électronique en compagnie de fumeurs (influence sociale, tabagisme passif).
Les limitations techniques des détecteurs de fumée sont parfois invoquées pour interdire la cigarette électronique (par exemple dans les avions).
Europe
Au niveau européen, la cigarette électronique est évoquée lors des débats en vue de l'élaboration d'une nouvelle directive tabac, celle en vigueur datant de 2001. La procédure est lancée à partir de décembre 2012.
Le 8 octobre 2013, lors du premier passage devant le Parlement européen, celui-ci a rejeté par le vote de « l'amendement 170 » la proposition de la commission ENVI qui visait à classer les cigarettes électroniques sous le régime des médicaments. Ce point a été salué par l'association des utilisateurs de cigarettes électroniques - AIDUCE - qui s'est créée en janvier 2013.
Les négociations se sont alors poursuivies (sous la forme de trilogues) et le 18 décembre 2013 les représentants de la commission ENVI, des États membres de l'UE et du Parlement européen sont parvenus à un compromis. Les cigarettes électroniques resteraient en vente libre, mais les États membres qui les assimilent déjà à un médicament pourront continuer à le faire et vendre ce type de cigarette en pharmacie, comme c'est déjà le cas pour les substituts nicotiniques. Ce compromis a fait l'objet d'un communiqué par la présidence lituanienne.
Cet accord a été validé par la Commission parlementaire de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire ENVI, avant d'être approuvé en première lecture devant le parlement, lors de la session du 26 février, pour être finalement adopté par le Conseil le 14 mars 2014. La directive a été promulguée le 29 avril 2014 par publication au Journal officiel de l'Union européenne, les États ont un délai de deux ans pour la transposer dans leur législation nationale.
Autriche
Selon une étude parue en mars 2007 et publiée par l'Agence autrichienne de santé et sécurité alimentaire, ce type de générateur d'aérosol correspondrait à un dispositif médical de classe IIa (voire IIb) et sa commercialisation nécessite un marquage CE approprié, voire une autorisation de vente telle que stipulée par la législation sur les appareils médicaux.
France
La cigarette électronique n'est considérée en France ni comme un dispositif médical ni comme un médicament, selon un avis de 2011 de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), si elle n'est pas revendiquée par ses vendeurs comme un produit de sevrage tabagique, si le taux et la quantité de nicotine ne dépassent pas respectivement les seuils de (20 mg/ml) et 10 mg . Cette cigarette électronique relève alors de la « réglementation sur la sécurité générale des produits mis à disposition du public » et ne peut pas être vendue en pharmacie.
Fin 2012, l'absence d'étude satisfaisante sur l'efficacité de la cigarette électronique pour l'arrêt du tabagisme et les interrogations sur sa toxicité, divisaient les médecins et spécialistes qui déconseillaient généralement cette solution. « Malgré tout, l'efficacité de ce produit dans le sevrage tabagique commence à être établie, constate Jean-François Etter, professeur en santé publique à l'université de Genève. Quant aux utilisateurs, ils s‘en disent très satisfaits, ce qui crée un vrai décalage avec le positionnement médical. »
Cent médecins ont signé fin 2013 un appel soulignant notamment que « la cigarette électronique peut être conseillée à tout fumeur désireux d’arrêter de fumer et elle peut tout à fait faire l'objet d'une association avec des patchs, voire avec d’autres traitements du sevrage tabagique, si son seul usage s’avère insuffisant pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Elle est moins addictive que la cigarette conventionnelle et participe ainsi à un sevrage rapide ou progressif du tabac ».
La 31 mai 2013, au terme du rapport OF qu'elle avait commandité, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a annoncé son intention d'interdire sa publicité et sa vente aux moins de 18 ans et s'est déclarée « favorable à l'interdiction de « vapoter » dans les lieux publics ». Elle a annoncé la « saisine du Conseil d'État pour que les possibilités juridiques de cette interdiction soient précisées ».
La publicité pour la cigarette électronique est sujet à controverses ; la cigarette électronique est-elle considérée comme un produit de consommation courante, comme un dérivé du tabac ou encore comme un produit pharmaceutique? Malgré l'annonce en mai 2013 par la Ministre de la Santé d'une circulaire à venir interdisant toute publicité en faveur de la cigarette électronique, un spot télévisé a été diffusée le 30 septembre 2013 sur la chaîne d'information BFM TV.
Le 9 décembre 2013, le tribunal de commerce de Toulouse a estimé que la publicité et la vente des cigarettes électroniques constituaient une concurrence déloyale envers les buralistes. Mais le vendeur de cigarettes électroniques de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) a interjeté appel de cette décision, suspendant l'application de cette dernière jusqu’au jugement d'appel.
Fin 2013, par un communiqué commun repris dans la presse, l'Institut national de la consommation, l'AIDUCE, l'OFT et le CACE (Collectif des acteurs de la cigarette électronique) annoncent la création d'un front commun pour améliorer l'information des consommateurs et garantir la qualité des produits. Ces acteurs se retrouvent le 4 avril 2014 autour de l'AFNOR qui annonce par un communiqué le début d'un processus de normalisation avec des premiers résultats envisagés fin 2014.
Fin 2012, selon les estimations des fabricants, près de 500 000 personnes utilisaient régulièrement la cigarette électronique en France et près d'un million de personnes l'avaient essayée.